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Exposition “Œuvres sur papier”

Texte de Jean-Pierre Mialon, professeur agrégé d’arts plastiques,
à propos de l’exposition "Oeuvres sur papier" d’Anne Mandorla à la Maison d’Artistes de Charenton-le-Pont, 1998.

On ne peut voir que ce qui déjà porte un nom ;
et ne regarder que ce qu’on a peine à dire.
Si la peinture d’Anne MANDORLA demande un travail
(est-ce celui du rêve ou du deuil ?),
c’est parce qu’elle se tend vers nous, mais s’arrête à mi-chemin,
nous laissant le soin d’accomplir le reste du trajet,
et dans ce reste - ce résidu, ce reliquat, ce reliquaire-,
des pièges sont tendus à l’oeil
et à la parole qui voudrait combler le vide,
se substituer au silence du visible :
le titre et le nom (la signature au bas du tableau).
Entre eux est suspendu un endroit du recueillementoù se poste le regard.
En ce site intime et secret,
la peinture “est femme de n’être pas toute à se dire” : c’est la vérité.
Savoir comment cela se produit,
seul un oeil qui s’énonce peut y parvenir.

Un papier. Des papiers. Froisser. Papier bible, tout papier.
La couleur y coule.
Déchirer. Déchirer avec discrétion.
Plier. Flétrir. Papier comme mâché.
Et maculer de couleurs.
Tirer à quatre épingles.
Disposer. La forme en jaillit.
Enduire. Coller. Maroufler.
Le socle de la peinture.
Cadrer. Focaliser. Accumuler.
Inciser. Tailler doucement. Creuser. Approfondir.
Surfacer comme effacer : révéler.
… Intituler (pour exemple, Dais clarifiant les opacités).





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