Exposition du 18 septembre au 17 octobre 2015
Espace Art & Liberté - 3 Place des Marseillais
94220 Charenton-le-Pont
avec la contribution des galeries Prodomus, Univer et Felli
Katarina Axelsson, Vincent Bebert, Laurence Gossart, Guy Lavigueur, Pascal Lombard, Anne Mandorla, Frédéric Matthias, Isabel Michaut, Raphaëlle Pia, Marc Ronet, Phet Cheng Suor, Véronique Sustrac, Monique Tello, Safet Zec
Les peintures d’Anne MANDORLA dans l’exposition GRANDEUR NATURE :
Auteure d’une maîtrise d’histoire des arts sur le Palmier, Anne Mandorla fait émerger la thématique végétale en différents cycles dans l’évolution de ses recherches picturales. Elle présente dans l’exposition Grandeur Nature un véritable cabinet de curiosités végétales. Des plantes mirifiques, suspendues en apesanteur, amorcent un mouvement. Les fleurs rutilantes s’épanouissent, parfois vénéneuses par le coloris flamboyant des pourpres exprimant leurs jus : sous les effets de la pluie du pinceau, la plante arrose le papier. La couleur pose un état d’alerte sur une structure délicate.
A la différence du cycle précédant, proche de la représentation botaniste, les peintures de ce cycle offrent une instrumentalisation esthétique des plantes. Ces objets de la nature, banals et familiers, sont ici tout à la fois portraiturés de manière descriptive et interprétés, à travers le potentiel de l’infinie diversité formelle. Ils ne sont pas figés en nature morte mais deviennent images du vivant immortalisé, humbles et extravagantes. Coloriste, Anne Mandorla mélange les pigments avec différents liants acryliques et joue des oppositions subtiles de transparence-opacité, matité-brillance, épaisseur-fluidité. Libres dans leur gestuelle, ces peintures à la composition décentrée offrent un vide qui accomplit son rôle d’équilibre entre des souffles vitaux. Le pinceau se meut avec rythme et souplesse mais il exige maîtrise et rigueur.
Prétexte au désir de peindre, le végétal ouvre aussi pour l’artiste Mandorla une voie d’observation, de contemplation, de communion avec la nature. Dans la relation humain-terre-ciel, la plante est reliée à la terre et c’est le regard que l’humain porte sur lui qui le fait participer à cette relation. Le mystère des formes végétales incite à la méditation : vie, richesse des variétés, transformation, infini, beauté, fragilité, intimité, sexualité. Chaque élément de ces entités organiques renvoie l’humain à lui-même, l’un et l’autre faisant partie de la nature.
"Ma contemplation intérieure de l’Idée de la Plante. (…)
Ne vois-tu pas que chaque plante est oeuvre,
et ne sais-tu pas qu’il n’y a point d’oeuvre sans idée ? (…)
Tu n’es donc que métamorphoses (…)
Mon Arbre, (…) je me sens l’enfant de notre même terre."
Paul Valéry, Dialogue de l’arbre, 1943.